Avec Pierregord, une page se tourne.

La liquidation judiciaire de Pierregord a été prononcée en novembre 2012, dans les conditions les plus défavorables.

Le détail de l’aventure Pierregord : 

Je tentais depuis 6 ans de faire publier mon premier roman quand j’ai reçu ma première proposition de publication à compte d’éditeur. En ce temps peu lointain, la myriade de petites maisons spécialisées dans les genres SFFF n’était pas aussi visible qu’aujourd’hui, voire n’existait pas encore. Après une longue liste de refus, j’ai accepté cette offre avec joie ! C’était quelque part en 2010…

(…) : ce symbole remplace une série de détails fâcheux.

Soucieux d’avoir une couverture de qualité, j’ai contacté des illustrateurs et loué les services du très talentueux Julien Delval.

Plusieurs semaines après, je tenais en main ma première couverture et émotion, que voici :

Couverture du premier tome des Kerns de l’Oubli Illustration de Julien Delval (payé par mes soins : c’est ça aussi un premier roman)

Puis, (…), (…) et encore (…)

Début septembre 2011, j’ai tenu en main mon premier exemplaire avec une nouvelle émotion ! Une victoire confidentielle mais intense ! Et Les Kerns de l’Oubli sont parus en librairie, sans annonce, soldant 8 ans d’efforts par le néant. Rien, silence total, pas un entrefilet : (…).

Je ne dois le modeste succès de ce premier tome qu’à un homme. Un représentant bien connu des libraires de la région parisienne, qui m’a programmé à la demande, un agenda dédicace en béton ! Je lui dois beaucoup, et plus encore ;)

Reste que derrière « dédicace » se cache bien des réalités. Voici pour moi en style télégraphique, la teneur d’une séance type : « Belgique, 3km à pied sous la pluie le long d’un canal. Belgique, 35mn de train de banlieue pour rejoindre Bruxelles. Covoiturage Bruxelles/Paris, 2h05 avec un fou du volant (trajet habituel, 2H45). Paris, banlieue nord/banlieue ouest, 1h40 d’atente et de transports. Le lendemain, tôt, Paris banlieue ouest/banlieue est, 2h00 d’attente et de transport. Gare RER/ centre commercial lambda, 12km à pied dont 3 sur chemin de terre boueux et 1 le long d’une splendide décharge. 10h30 tapante, début de séance ! J’entre dans les lieux, souffle un coup, m’assieds derrière ma table, et commence à dire bonjour à qui passe par là !

J’ai signé 12 exemplaires, ce jour-là, tout frais et sans expérience. 1 par km parcouru. Voilà ce que pouvait cacher mon sourire, quand quelques heures plus tard, vous m’apportiez la confiance de repartir avec un livre en main.

33 séances de dédicaces et  environ 1138 exemplaires signés plus tard, (…), mise en liquidation judiciaire des éditions Pierregord et deux conséquences des plus factuelles :

– un deuil de plusieurs milliers d’euros d’investissements (totalité des dépenses à ma charge, soutien à perte de la maison, non perception de mes droits d’auteur, nombre d’exemplaires résiduels trop faible pour que le simple fait d’engager des démarches pour les récupérer soit rentabilisé)

– un nouvel éditeur !

Car c’est ainsi que perdu en plein désert, ma requête fut entendue par l’Homme Sans Nom !

Aujourd’hui, le goût amer de mes efforts trompés se dissipe, transmuté par le dynamisme et la touche très professionnelle de cette jeune maison aux mille promesses !

Et voilà, amis lecteurs, à quel prix vous me verrez ressurgir au détour d’un rayonnage !

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